Santé (vaccins et autres mesures préventives)
A force de longues nuits d’inquiétude, j’ai donc décidé de prendre ma vie en main. Et voici ce que je sais et ce que j’ai appris de mes multiples RDV chez divers médecins, de mes nombreux coups de fils dans des centres « santé voyages », dans mes nombreuses mésaventures horribles durant lesquelles j’aurais pu y rester 150 000 fois ! Mais avant de vous raconter tout cela, commençons par le commencement !
« Il me faut votre carnet de santé SVP ! » « Heu… Mon quoi ? »
Pas de panique ! De toute façon je vais être limpide et vous allez rire : le carnet de santé, on s’en fout ! A moins que vous n’ayez un intérêt énorme à poursuivre le graphe de votre courbe de croissance, vous n’en ferez rien. Normalement, vous avez eu tous les vaccins que vous étiez censés avoir dans votre enfance, notamment rougeole-oreillons-rubéole, hépatite B, (pneumocoque / méningocoque…) ceux-là sont considérés comme OK. Et si vous craignez pour l’hépatite B qui reste tout de même une MST, un simple test de dépistage fera l’affaire et déterminera si un rappel est nécessaire.
Vaccins obligatoires (ou du moins très recommandés) en France
Alors vous devez avoir le pénible souvenir du dernier vaccin dans votre adolescence. Oui c’est exact ! Celui-là même qui faisait grave mal à l’épaule ! A moins que ce ne soit qu’un vague souvenir parce que comme moi vous avez dépassé la barre fatidique du quart de siècle… Quoiqu’il en soit c’est ce vaccin aux multiples noms imprononçables qu’il vous faut refaire vers l’âge de 25 ans : un vaccin combinant « diphtérie », « tétanos », « coqueluche » et « poliomyélite »! Mieux que le shampoing, c’est du 4 en 1 ! Et voilà, vous voici tranquille pour 20 ans minimum !
Alors n’ayant plus votre carnet de vaccination, le mieux serait de vous le faire faire dans un centre de vaccination internationale en parallèle d’un vaccin plus exotique ! De cette façon, votre petit carnet jaune de vaccination pourra vous suivre de partout, il vous suffira simplement de le glisser avec amour et fierté dans votre passeport ! (Pour chaque vaccin administré, la petite étiquette se trouvant sur le flacon est décollée et conservée…) Vous entamerez là la longue route d’une collection des plus utiles !
Vaccins à considérer suivant la destination, le type de voyage, et la période
Alors je parlais plus haut de vaccin plus « exotique ». Vous entendrez souvent parler de tout ce qui est fièvre, avec notamment fièvre jaune et fièvre typhoïde.
La fèvre jaune est causée par un virus transmis par un moustique infecté. Le vaccin (environ 40€ et valable 10 ans) est fortement recommandé lors de déplacement dans les zones urbaines et rurales d’Afrique et du centre de l’Amérique du Sud. Il peut parfois même être obligatoire, typiquement dans certains pays d’Afrique, où il me semble que l’on ne vous laisse pas sortir de la zone internationale de l’aéroport sans la preuve de votre vaccination. Vous comprendrez donc pourquoi je parlais de toujours avoir le petit carnet de vaccination sur soi !
Concernant la fièvre typhoïde à présent, que l’on retrouve notamment dans les régions tropicales et subtropicales, sous-continent indien, Indonésie, Afrique du Nord, Chili, Mexique et Pérou. La transmission peut être soit interhumaine (par contact direct), soit se faire par la consommation d’aliments contaminés. La période d’incubation se situe autour de 15 jours, et pour cela, il n’est parfois par impératif de se faire vacciner. En effet, un traitement antibiotique au retour en France suffit à éradiquer le bacille responsable. Cela dit, même si la vaccination n’éteint pas tout risque de contamination, nous avons préféré le faire. Sachez par ailleurs qu’il peut être combiné avec l’hépatite A ! (60€ environ) Un rappel 1 an après pour l’hépatite A et la vaccination sera efficace à vie, et pour la fièvre typhoïde rappel après 3 ans. A vous de voir !
Je poursuis à présent avec l’encéphalite japonaise. Et non cette maladie transmise par les moustiques ne se trouve pas qu’au Japon, mais dans presque tous les pays d’Asie. Il existe un vaccin qui s’administre en 2 injections à 4 semaines d’intervalle. En général on vous dira que ce vaccin, qui est d’ailleurs financièrement parlant assez conséquent, n’est utile que si vous prévoyez des nuits à la belle étoiles ou dans le cas d’un séjour prolongé en zone rurale (notamment dans des zones irriguées comme les rizières). Donc des rizières, vous comprendrez que cela est très courant en Asie… Il faut aussi savoir qu’en cas de contamination, la plupart des cas sont asymptomatiques. Après parmis les cas symptomatiques, cela peut être très grave voire mortel dans 25% des cas. Notre choix, considérant tout cela, s’est tourné vers de simples protections locales. Je vous laisse passer à la rubrique du dessous pour cela.
Nous avons aussi opté pour la prévention concernant la rage. Celle-ci est malheureusement monnaie courante en Asie, et particulièrement en Malaysie/Indonésie, où nous sommes allés donc. Attention, ce n’est pas parce que la rage nous semble loin dans nos tête qu’elle se guéri bien. Le vaccin consiste en plusieurs injections mais ne dispense pas d’un traitement post-exposition en cas de morsure/griffure/léchage. Et chez une personne infectée, une fois les symptômes apparus, l’issue est fatale et la médecine ne pourra plus rien pour vous. Nous avons fait le choix de ne pas faire les vaccins, par contre tenez-vous éloignés des chiens, chats, singes, etc. Faites un tour à la rubrique ci-dessous…
Prévention, protections locales et bons réflexes
Pour le paludisme (malaria en anglais), il existe différents types de traitement préventifs en cachets, n’hésitez pas à vous renseigner, sera va dépendre du lieu visité et du temps passé sur place. Pour info nous avons pris pour l’Indonésie du doxypalu, traitement à prendre jusqu’à 1 mois après l’exposition, mais ça se fait bien. Il en existe de compositions différentes à prendre sur une durée plus restreinte.
Dans tous les cas, cela ne vous empêche pas de vous protéger contre les piqûres de moustiques (pour paludisme, dengue, encéphalite) et autres insectes en:
- traitant vos vêtements, chaussettes voire chaussures de randos
- appliquant une protection locale sur la peau
- portant des bracelets à la citronnelle (je ne sais si cela fonctionne, ça ne peut pas faire de mal par contre)
Concernant la rage, en cas de souci, primo désinfectez bien, puis contactez l’ambassade, un centre médical et/ou votre assurance pour un potentiel rapatriement.
Mes mésaventures…
Je venais d’arriver au Maroc. C’était d’ailleurs ma première fois dans ce très beau pays. Alors quand je me suis retrouvée dès l’arrivée, le premier soir, sur la place Jemaa-el-Fna, une femme m’a attrapé la main et a commencé à me faire un tatouage au henné sans même que j’en veuille un. Après coup j’ai découvert qu’il y avait, notamment avec le henné de couleur noir à cause des produits mis dedans, des risques d’allergies pouvant parfois s’avérer grave. Et qui plus est, un guide de voyage dont je ne citerai pas le nom a écrit qu’il existait des risque de transmission d’hépatites et VIH. Alors dans ces moments-là, il faut prendre du recul et se raisonner. C’est ce que j’ai appris lors de ce voyage. Où se ferait le contact avec le sang ? Certes l’embout est en métal, mais celui-ci n’a même pas frôlé ma peau. Bref, le seul risque je pense est celui d’une allergie. J’ai été un peu rouge, très légèrement, et tout a fini par disparaitre. (mais cela a tout de même pris 10 jours…)
Un an plus tôt, lors d’un voyage en Inde, avec ma mère et une amie, nous avions fait un arrêt à Pushkar, en pleine période de foire au chameau. Notre amie nous a proposé de nous prendre ma mère et moi en photo aux côtés de l’un de ces beaux et majestueux chameaux. On se met dos à lui, moi je ne me colle pas trop. Notre amie nous dit de nous rapprocher de l’animal car nous en étions trop loin : « Aller les filles, il ne va pas vous manger! ». Ma mère sourit, acquiesce et on se rapproche. Eh bien il n’a pas dû me « sentir » le chameau. J’ai senti tout d’abord un truc toucher mon omoplate droite, puis ce truc a essayé de me mordre, ce qui m’a poussé violemment en avant en me pinçant très fortement la peau. Et c’est là que l’on se rend compte que la peau représente véritablement une protection. Alors attention aux chameaux ! Ma mère et notre amie m’ont immédiatement désinfectée avec l’alcool fort utilisé pour les mains, et cela ce m’a pas piqué, donc preuve qu’il n’y avait pas eu de contact avec le sang. Et fort heureusement, car à en voir l’état des dents du chameau, merci bien… j’avais une belle marque rouge/violette qui a mis plusieurs jours à partir. Donc attention aux chameaux, ainsi qu’à tout autre animal apprivoisé par l’homme. Il ne faut pas oublier qu’ils sont malheureusement trop souvent victimes de maltraitance afin d’être rendus dociles. Et pour conclure l’histoire, j’ai eu beaucoup de chance que le chameau s’attaque à l’arrière de mon dos et pas à l’épaule. Là cela aurait-été beaucoup plus grave… Nous avons été ensuite été au contact d’un local qui avait perdu un ami à lui ayant été mordu par un chameau. Une infection qui a très rapidement mal tourné, en 2-3 jours seulement…
Un mot sur les assurances
Carte européenne d’assurance maladie à avoir toujours avec vous en cas de déplacement eu Europe… Cela facilite grandement les démarches une fois sur place…
Assurez-vous bien d’avoir souscrit une assurance correcte pour des voyages plus lointains, que ce soit en supplément de votre voyage ou bien via votre carte de paiement. Mais pensez à checker les conditions. Typiquement, lors de mon trek au Népal, j’ai souscrit une assurance supplémentaire spécifique pour les hautes altitudes. Car en cas de soucis à plus de 3000/4000m dans l’Himalaya, sans cette assurance, vous n’êtes pas prêts d’être évacués en hélicoptère…
N’hésitez surtout pas si vous avez des questions ou commentaires !